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Vers un modèle inclusif des cours de musique en entreprise ?

Par Claire Novelli • 9 août 2021

Les possibilités pour prendre des cours de musique en entreprise se sont beaucoup développées ces dernières années, a l’avantage du salarié comme de l’employeur. Peut-on alors pousser la réflexion plus loin et utiliser cette opportunité comme levier de motivation et de reconnaissance au travail ?

L’offre, la demande

Les cours de musique en entreprise font l’objet d’une offre aujourd’hui étoffée et on trouve du choix lorsqu’on souhaite les mettre en place dans une structure. Alliant un temps de pause ludique et éducatif, de détente, mais aussi d’apprentissage, la musique a ainsi trouvé sa place dans le panel d’activités extra-professionnelles accessibles sur le lieu de travail. Pour ceux ayant toujours eu envie d’essayer sans jamais en avoir eu la possibilité, c’est l’occasion de profiter de l’opportunité. Néanmoins, on ne voit souvent ses collègues que par le prisme du travail et nombreux sont ceux qui pratiquent déjà un instrument, composent, chantent ou jouent dans un groupe amateur pendant leur temps de loisir. Partant du principe de l’offre et de la demande, on pourrait alors envisager un modèle inclusif du cours de musique en entreprise.

Mise en pratique

Dans notre exemple, on peut alors imaginer de nombreuses déclinaisons. Réunir pendant la pause ou en fin de journée (autre avantage pour les emplois du temps souvent déjà trop chargés) les collaborateurs qui souhaitent bénéficier d’un cours et les collègues-professeurs qui viendraient partager leur pratique. Il faudra ajouter la participation d’un professionnel-médiateur, qui apportera la pédagogie, la structure et la méthodologie nécessaire à l’apprentissage en question. On peut même envisager de faire participer plusieurs collègues avec des pratiques musicales différentes afin de former un ensemble et les faire aboutir à une finalité de création qui pourrait alors être présentée lors d’évènements d’entreprise, portes ouvertes ou fête du personnel. On élargit alors les interactions en créant des passerelles avec d’autres équipes, voir même d’autres sites. Il va sans dire que ce type d’initiative ne peut qu’avoir un effet bénéfique sur le travail en équipe, la communication et la collaboration.

La reconnaissance, clé de voute de la motivation

La reconnaissance au travail quant à elle est une vertu trop souvent oubliée des managers. C’est pourtant une base : il est vital de se sentir reconnu a juste valeur dans son travail. Elle est multifactorielle et peut passer par des voies “simples” qui sont celles officiellement mises en place par l’organisation telles que les évaluations de performance ou les augmentations annuelles. Ce qui différencie un bon manager d’un mauvais, ce sont les canaux plus indirects qu’il va utiliser, ceux que l’organisation ne définit pas par un process. Un merci, un simple bonjour ou de l’intérêt sincère pour l’être humain qui est en face de soi. Alors offrir la possibilité à un passionné de musique de partager sa pratique sur son lieu de travail, c’est lui faire preuve de confiance, d’intérêt, et le mettre en avant. Succès assuré pour qu’il se sente considéré, impliqué et fidélisé. Vous imaginez le rayonnement auprès de toutes les personnes en contact avec lui ?

Montrer autre chose de soi

J’ai ainsi appris il a peu qu’Axel B., 57 ans, ingénieur en chef, était un fan inconditionnel de métal et roulait en Harley dans la vie. Jamais, je n’aurais pu l’envisager en dehors de son costume impeccable et des projets clients dont on discute en réunion. On le sait, lorsqu’on est au travail, et bien que l’on y passe beaucoup de temps, on ne montre qu’une partie de soi. Se montrer différemment, c’est alors humaniser les choses et se rendre plus accessible. C’est aussi gommer les frontières sociales, hiérarchiques ou culturelles. On se rend compte que l’autre a une vie en dehors du travail, qu’on se voit beaucoup, mais qu’on se connait peu. Néanmoins, dans un contexte professionnel, l’occasion de tisser des liens de proximité est souvent réservée aux collègues proches, qui se voient régulièrement, car leur activité professionnelle les a fait se rencontrer et les réunit tous les jours. Imaginer élargir ce type d’interaction, ce serait alors développer le champ des possibles.

Alors Messieurs Dames les responsables d’entreprise, pourquoi ne pas commencer par sonder votre personnel afin de savoir combien de musiciens comptent parmi vos collaborateurs ? Vous pourriez avoir de belles surprises !